La Toute Petite Galerie a ouvert le 22 juillet 2022
Avec une exposition
des photographies
de Colette Gourvitch.
Un rapprochement
de 32 tirages argentiques.
Bonjour à tous et à toutes,
Trois cent soixante huit personnes ont franchi la porte pour regarder l’exposition [368] sur un peu plus d’un mois, cent sept messages ont été écrits sur Le Livre d’Or [107] dans lequel soixante deux personnes ont inscrits leur adresse mail [62] pour recevoir des nouvelles de La Toute Petite Galerie. [qui s’ajoutent aux abonné.e.s de Penser la photographie]
Par manque de temps, [je vous rappelle que les travaux ont été faits cette fin de printemps ] il y a eu peu de communication cette année, mais le bouche à oreille a bien fonctionné et j’ai été frappée par la grande démonstration d’enthousiasme pour l’ouverture d’un nouveau lieu d’exposition.
Je vais essayer de vous faire part de mes pensées et états d’âme avec simplicité et humour :
La plupart du temps, l’artiste est présent.e le jour du vernissage et peu souvent dans le déroulement de l’exposition. Ici, et aussi parce que La Toute Petite Galerie est le prolongement de l’Atelier, j’ai mis la double casquette et j’ai reçu un sacré condensé de natures humaines… !
Je pourrais me débarrasser tout de suite des humeurs les plus désagréables, mais je ne sais pas faire (ça me travaille !) et à y penser, ces humeurs font aussi partie du condensé et du dilué. Alors prenons tout ! Nous ne sommes pas toujours des anges ni même seulement des gens aimables. Je n’ai pas peur du conflit verbal, il peut même être porteur ;
Difficile : de supporter le mépris de ceux pour qui il y a eu méprise. Heureusement, peu nombreux ! Ceux et celles qui ont pensé, à l’évocation du vocable galerie, qu’il y avait là une exposition de peintures, et qui, se retrouvant devant De la photographie, en sont restés tout marris, contrits si vous préférez, ou même fâchés, et qui l’ont fait savoir ! Ah ce ne sont QUE des photos… ! faisant le tour, très petit tour, en moins de deux minutes et trente secondes et repartant presque sans un regard, et bien évidemment sans laisser ni billet ou pièce dans la tirelire, ni message, ni adresse.
Loufoque : un monsieur, d’un âge certain, entrant article de journal à la main, m’annonçant en franchissant la porte qu’il venait « faire l’espion », ce qui, sur le moment, m’a fait rire devant autant de franchise. Il a regardé de façon plutôt soutenue les photographies, a décliné ma proposition de remplir le livre d’or et de laisser son adresse mail pour être tenu informé, et, finalement est reparti en me disant « Non, ce n’est pas la peine, je suis juste venu prendre des idées ! »
Vertigineux : l’incapacité physique et mentale de certain.e.s à se poser plus de quinze secondes devant une image, de ne pas pouvoir dépasser le stade de l’impact visuel, de ne pas accorder à leur regard un autre temps que simplement celui de la reconnaissance de l’objet dans le réel. Vertigineux, leur panique d’avoir à se rendre à l’évidence devant certaines images moins lisibles dans l’immédiateté, d’avoir à chercher, à laisser partir leur imaginaire. Et finalement, devant leur propre insuffisance, décréter que la photographie est mauvaise.
Infernal : les photographes et affilié.e.s qui veulent savoir avec quel appareil photo les images sont prises, avec quel film ? Et même à quelle vitesse d’obturation ? Sur quel papier c’est tiré ? Ce qui ramène l’image à sa fabrication et la photographie à la technique, et détourne de l’émotion. Or, j’ai remarqué que souvent, c’est devant une photographie qui leur donne une forte émotion que cette avalanche de questions se pose. Alors, pourquoi ne pas parler de cette émotion ?
Manifeste : le plaisir des visiteurs et visiteuses à retrouver du tirage argentique. de «beaux, à très beaux, magnifiques tirages, à sublimes, minutieux et précis, wonderful prints, douce force des photographies, voyage de l’œil et de l’imaginaire, de petites pépites, à voir et à comprendre c’est rare, l’argentique donne toujours une belle émotion, voyage et intériorité, toujours étonnant de voir de beaux noir et blanc » C’est souvent difficile de dire à voix haute ce que l’on ressent, mais l’écrire c’est aussi bien et ça me fait vraiment plaisir de vous relire. [et pardon, je ne peux pas tout citer !]. Ça encourage quand le doute recouvre tout, parce que ce n’est pas si simple de toujours continuer.
Tenace : est l’idée qu’en photographie, il faut tout bien voir, facilement. C’est vrai, en photographie on ne peut pas faire l’impasse de la réalité, mais justement, qu’est ce donc que la réalité ? D’abord, la réalité n’est pas la simple description des choses, ensuite la photographie n’est pas la réalité, c’est une, parmi de multiples possibles représentations de cette réalité dont on est loin de tout bien voir. Ça demande beaucoup de temps de voir ! Il y a l’ombre et la lumière d’un nombre considérable de signes travaillés dans la matière photographique. La réalité est un formidable terrain de jeux.
À l’unanimité : vous avez été surpris par le petit format des tirages «…pas forcément dans l’air du temps…», comme l’a écrit un visiteur. Je faisais, pendant mes premières années photographiques, des tirages grands formats [comme tout le monde, pour, encore une fois, être certaine que rien ne pourra échapper au regardeur]. En 1982, j’ai vu une exposition des photographies de Walker Evans et, tombant en arrêt devant un tirage de petit format dans lequel il y avait un espace fou, j’ai compris que la question de l’espace en photographie [de la représentation sur un plan en deux dimensions d’une réalité en trois dimensions] n’était en rien liée au format. Ce n’est pas : plus le tirage est grand, plus il y a de l’espace, ça n’a rien à voir !
Et j’aime à penser que le travail exigeant et approfondi que je fais à la prise de vue, tâtonnant mon cadre au millimètre près, et ensuite dans mon laboratoire, au tirage, cherchant la moindre petite nuance de gamme de gris dans les lumières et dans les ombres, les visiteur.e.s auront à fouiller, à aiguiser leur regard, à accepter de ne pas tout voir tout de suite, [comme dans la vie, en somme !] mais en prenant le temps, au fur et à mesure, de parcourir l’image, de s’y balader, de laisser se déployer du sens et de la sensualité, de regarder de près, de très très près, pour y voir quelque chose ! Se concentrer dans la miniature pour capter et revitaliser son imaginaire.
Merci à vous tous et à vous toutes, pour être venu.e.s
J’ai décroché l’exposition le 20 septembre. Les murs sont à nouveau vides, ça paraît vraiment grand !
Je prépare déjà la prochaine exposition.
Bon de commande du Premier petit Livre de la première exposition – Saison 2022
La presse en parle… Lire les deux articles
Les projets pour la Saison 2023
Vous cherchez un espace pour exposer votre travail, je suis à votre écoute, ne tardez pas !
La Toute Petite Galerie propose une location de l’espace à la journée, à la semaine, à la quinzaine, au mois. Tout est à convenir.
Faîtes de ce lieu le prolongement de votre Atelier. Choisissez vos dates (selon les disponibilités), aménagez à votre convenance, mettez en avant vos idées et votre style, et profitez de la résonance et de la toute nouvelle popularité de La Toute Petite Galerie ! C’est vous (et moi), à l’angle de la rue Pierre Tanneau et de la rue de l’Océan, à Léchiagat, qui allons faire vivre cet espace.
Le mieux étant bien sûr de se rencontrer pour en parler.
Premier contact pour la location de l’Espace pour la Saison 2023
Bonjour merci pour l’info ,courage et succès pour la saison 2023,un ancien de l’atelier74 rue de la verrerie près de Beaubourg, début des années 1980,photographiquement votre.
Bravo pour la création d’une nouvelle réalité à chaque photographie !
La Toute Petite Galerie et ses toutes petites photos font déjà partie des plus grandes.