Pour la Saison 2023, à La Toute Petite Galerie : Exposition « Fugace enfance »
Je n’ai jamais vraiment travaillé sur des « thèmes », ça m’a toujours paru très limité. J’ai préféré ouvrir des champs et arpenter ces champs ouverts, chercher des images, pensant que ces dits-thèmes viendraient d’eux-mêmes, Je me suis toujours déplacée pour faire des photographies, en fonction de mes besoins de lumière. Lumières chaudes ou froides, directions sud-ouest-nord-est.
Début janvier, alors que je commençais à réfléchir sur ma prochaine exposition à La Toute Petite Galerie pour la Saison 2023, deux mots sont venus à mon esprit : « Fugace enfance » J’étais très étonnée ! C’est peut-être ça, un thème, il vient comme une évidence, – vouloir une lumière chaude ou une lumière froide-. J’ai ouvert mes boîtes de tirages à la recherche de l’enfance, du fugace, de l’enfance fugace, de « Fugace enfance »
Il m’est venu des correspondances entre des photographies dont la représentation littérale était un ou des enfants, et des photographies de paysages, de nature, d’objets. Comme si, finalement, le propos et « l’énergie » d’une photographie, venaient, sans l’alourdir, étendre et enrichir le propos et l’énergie d’une autre. Comme une balade, comme une flânerie, comme une randonnée, comme une vadrouille, comme un voyage où tout est ouvert, sans se précipiter, sans rien brusquer, où une multitude de petits détails vient rebondir sur d’autres. Laisser l’esprit déambuler dans ses propres associations, s’y laisser prendre.
Photographier des humains, qu’ils soient petits ou grands, demande de la précision, de la rapidité, de la concentration. Tout est dans le mouvement de l’autre. Ça se joue dans un laps, une fraction, une division du temps. Il faut se bousculer pour « aiguillonner » l’autre – pick-up ! – Clac, une image est dans la boîte, une parmi d’autres, une multitude d’autres. Une image rassemblée. Son propos tenu en haleine dans sa cadence.
Photographier du paysage, de la nature ou des objets offre un temps plus illimité. Mais leur apparence se transforme dans la lumière qui bouge. Ouvrir, s’emparer allègrement de l’espace pour le mettre en fusion avec un certain temps et cette sensation de l’immense.
L’enfance oscille -fondamentalement- dans de multiples tempos concordants et discordants, joints et disjoints, contradictoires, singuliers, variés, excessifs parfois, incomparables toujours. Une réalité brute, où tout est constamment bousculé par le mouvement de l’autre ; et une autre, non moins mouvementée, une rêverie illimitée, où l’imaginaire court dans tous les coins et recoins. Un imaginaire qui fait du lien avec le monde, puis le défait, et le refait. L’enfance dure longtemps, très longtemps, sans aucun doute, toute la vie ! CG. 2023
Et, pour les lecteurs et lectrices de cet article, en confidence, et non exposée… Une de mes toutes toutes premières photographies prise avec un appareil photo sans vitesse d’obturation et que je considérais comme mauvaise parce que « floue » ! (années 1975…)
J’avais fait les tirages sur un papier plastifié [je ne connaissais pas le papier baryté à l’époque]. Je les avais tellement mal fixé et lavé que des tâches brunes apparaissent avec le temps, signe d’oxydation. Les produits chimiques, [révélateur-bain d’arrêt à l’acide acétique-fixateur] continuent à travailler l’émulsion, puisqu’ils n’ont pas été suffisamment dégagés -par le lavage- des fibres du support et de l’émulsion… Depuis, j’ai appris à fixer et à laver mes tirages pour leur assurer une plus grande longévité !
Entrée payante : Enfants : 2,00€ – Adultes : 10,00€
Exposition : 8 juillet – 15 septembre. Mardi au samedi 10h-12h30/15h30-19h
Livre de l’exposition en vente sur-place ou sur le site à partir de septembre
La toute petite Galerie : angle rue Pierre Tanneau/rue de l’Océan 29730 Treffiagat-Léchiagat
Venir à Treffiagat-Léchiagat
Lire ou relire : Alain Madeleine-Perdrillat « Photographies de Colette Gourvitch : Maîtrise, rêverie, inquiétude »
Texte mai 2017 – Revue Conférence