Exposition « La Beauté des choses »

Exposition à La Toute Petite Galerie 2025 
« La Beauté des choses »

Proposer une exposition sur « la Beauté des choses » alors que le monde est un brumeux chaos, c’est délicat et acrobatique. Alors, ce serait comme un contrepoint dans la brutalité, la sauvagerie, et la pesanteur. [Un moment entre parenthèse]. Comme regarder un filet d’eau couler. Pour que la brutalité ne prenne pas le dessus. Pour ne pas oublier le goût des choses, leurs beautés élémentaires et essentielles, une autre surface, une autre image. La beauté des choses - Exposition à La Toute Petite Galerie 2025

L’expérience de la Beauté

Peut-on prendre la mesure entière de la Beauté ?

Ça n’est pas chose aisée. Elle porte l’artifice de l’évidence. La Beauté est une véritable embuscade, elle a toujours l’air de danser sur deux pieds. L’un, subjectif, – chacun aurait son idée de la beauté – l’autre, objectif saturé par une reconnaissance invariable qui me questionne.

Comme photographe, la Beauté des choses c’est mon travail, c’est mon chantier, c’est ma soif, mon vœu, ma protestation, ma réclamation, mon exigence.

La Beauté, c’est physique et intensément psychique ! En déséquilibre sur un fil sur lequel je ne me bats plus – comme submergée – parfois en état de choc, je ressens un plein, très plein, qui me provoque une sorte de vertige qui me secoue de l’habituel et qui me rend vivante. Une attractivité et une condensation dans lesquelles je me projette corps et âme. Je suis une contemplative. Je peux passer un temps très long et lent à regarder. Plus je regarde, plus je vois. / en toute chose / sa propre forme se révèle dans ce mouvement.

C’est la Beauté qui m’attache au monde. Ce lieu « officiel » d’un hypersensible très particulier me rassemble à l’intérieur. La Beauté est une forme de séparation d’avec la réalité qui, pourtant, trouve son point de concentration au cœur même de cette réalité.  Elle y est comme un Absolu. Un réel déjoué. Un réel augmenté de mon désir. Mon désir de voir. Voir ce qu’il y a à voir. Voir s’il y a quelque chose à voir.  La Beauté me donne de l’élan. 

La Beauté des choses, c’est un éclat passager qui reste.

La chose n’est plus seulement la chose mais sa sensation, sa vigueur, son audace, sa noble nature, et surtout, surtout, son état d’être là. C’est le seul point qui m’importe : La poétique des choses, c’est son état d’être, chaque chose / chacune dans sa manière / dans sa forme / dans sa matière / à la hauteur très exactement de sa lumière. En lieu et place, tout La beauté des choses - Exposition à La Toute Petite Galerie 2025simplement.  Là, tout de suite, maintenant. La Beauté n’attend pas !

La voir ne suffit pas pour l’Avoir. Je fais de la photographie. Je dois acter. Il y a ce qui est beau et il y a ce qui fait Beauté. L’apparence de la chose et la facilité de la première émotion n’y suffiront pas. Il me faut mettre dans un cadre qui limite quelque chose d’illimité.

La chose, sa masse dans l’espace du cadre, sa lumière, sa matière et ce que j’ai à en dire. La matière de la photographie c’est son émulsion, sa déclinaison de possibles gammes de gris, son vaste nuancier de teintes. C’est charnel les gammes de gris ! Elles vont conduire l’émotion. Il faut que les choses vibrent. C’est notre point de rencontre : la poétique des choses dans le cadre qui s’ouvre dans la lumière des gammes de gris.
« Tout ce qui n’est pas donné, est perdu » dit un proverbe indien.
CG. 2025


Exposition « La Beauté des choses »

Entrée payante :  10,00 € – sur demande 5,00 €
Exposition : 9 juillet – 15 septembre. Mardi au samedi 15h30-18h30 (et parfois le matin)(et parfois le soir)
Livre de l’exposition en vente sur-place et sur le site à partir de septembre
La toute petite Galerie : angle rue Pierre Tanneau/rue de l’Océan 29730 Treffiagat-Léchiagat

Venir à Treffiagat-Léchiagat 

Lire ou relire : Alain Madeleine-Perdrillat « Photographies de Colette Gourvitch : Maîtrise, rêverie, inquiétude »
Texte mai 2017 – Revue Conférence

Vous aimez cette page… Partagez la…

Laisser un commentaire